Himachal Pradesh, the great tandoori adventure!

Publié le par happyindianboulgour.over-blog.com

Passer ses journées à l’hôtel était plutôt ennuyeux, alors, comme Matt et son ami Nico était actuellement en Inde, on s’arrangea pour se retrouver et passer quelques jours ensemble au Nord du pays. C’était difficile de communiquer pour les préparatifs car Matt utilisait les cyber café pour m’envoyer des mails. Et comme ils étaient à Gokarna, plage paradisiaque pas loin de Goa, je comprenais tout à fait qu’ils aient autre chose à faire que de passer du temps dans les cyber…Mais on a réussi à s’organiser en fin de compte. Il me fallait rejoindre Delhi, et ensuite on voyagerait ensemble.


            Au départ, on devait aller à Rishikesh, une petite ville du comté d’Uttarakhand. Mais en raison d’un énorme festival religieux (30000 personnes) on décida d’aller dans l’Himachal Pradesh, à Kasol, dans la vallée de Parvati. Région beaucoup plus calme. Je pense que mes compagnons de voyage avaient besoin de se retrouver seul face à la nature après 3 semaines passées sur les plages touristiques. Moi ça m’allait très bien l’air frais de la montagne !


Etant donné que mon départ s’organisait à la dernière minute ou presque, j’ai opté pour l’avion. Certes plus couteux, mais plus rapide que le train (1h30 vs 22h). Je suis donc arrivée à Delhi le 19 février à 11h30 le matin ; Matt et Nico arrivaient à 19h…J’ai don cpassé un certain temps à attendre devant l’aéroport. Les vigiles n’ont pas voulu que je reste à l’intérieur, alors j’ai pris un siège dehors, face aux panneaux qui indiquait quels avions arrivaient et à quelle heure. Juste à côté du bâtiment, il y avait des travaux, donc encore plus de poussière dans mes yeux, mes cheveux et mon nez. L’attente fut longue, mais finalement, on se retrouva. Les accolades furent brèves car il fallait qu’on cavale après un taxi prépayé qui nous conduisait, 45 minutes d’embouteillage plus tard, à la gare routière de Delhi. Là on a tourné de longues minutes à essayer de trouver notre bus pour Kullu Manali. On a eu de la chance, il restait 3 places pour le dernier bus de la journée ! Finalement, on avait 6 places pour nous tout seul, au fond du bus « deluxe » (comprenez avec la climatisation). On s’est dit »cool, on aura de la place pour dormir » ; mais on a pas beaucoup fermé l’œil durant les 13h30 de route, tant les suspension du bus et l’état de la route de montagne étaient mauvais ! On arrivait parfois à faire des bonds hallucinants ! Matt s’est même cogné la tête au plafond…On est parti à 21h, et on est arrivé à Kullu le lendemain vers 10h.


En attendant de prendre un autre bus en direction de Kasol, on a trainé un peu dans la ville paisible, on a bu des chai et on a visité une sorte de temple au sommet d’une colline. Comme on avait des gros sacs, on a pris un rickshaw. C’était mon tout premier !! A 13h, le bus partait et là on n’a pas pu résister à Morphée. Les secousses et les bruits métalliques du bus n’ont rien pu faire pour nous stopper. Moi j’avais des boules Quiès quand même… 3h30 plus tard, après une vingtaine d’arrêts dans des bleds, sur une route de montagne où on se demandait à chaque fois comment deux bus pouvaient se croiser, on est enfin arrivé à Kasol. Quelle ne fut pas notre surprise, quand, descendu du bus, on admira la vue : les montagnes blanches, piquantes et mystiques de l’Himalaya !


Matt avait eu vent, par un ami rencontré vers Goa, qu’il y avait une chouette guest house dans le village : Pushpa’s family house. C’était une petite maison sur deux étages, avec des chambres à louer pour 100 roupies la nuit, couvertures en laine et tandoori fournis. La chambre des garçons donnait sur une terrasse avec un semblant de salon d’extérieur : un matelas en guise de sofa, et une planche en bois en guise de table basse. La vue était imprenable sur toute la vallée ! Moi j’ai pris une chambre seule. On a fait comme ça la première nuit, mais ensuite, on a eut tellement froid, qu’on a partagé la même chambre. Chaque soir, on essayait tant bien que mal d’allumer le tandoori, et on s’asphyxiait chaque nuit…mais bon, c’était ça ou se geler toute la nuit ! Petit à petit, on a pris le coup, et on s’est habitué à l’odeur (soit dit en passant, elle ressemble à celle de l’Aubaret, mais en plus épicée). Chaque jour on allait prendre un repas dans le même restaurant Little Italy. On rigolait tous les jours ; on parlait anglais la plupart du temps ; Matt et Nico parlaient en allemand de temps en temps, et moi je chantais Camille. Je n’ai pas eu trop de problème pour m’exprimer, et encore moins pour comprendre. J’avais un mini dico au cas où !


Le village après Kasol s’appelait Manikaran, nom que Nico oubliait tout le temps, si bien que je lui ai écrit sur un papier. Une rivière traversait le village, et elle possédait des sources d’eau chaude naturelles. La légende raconte à ce propos que Parvati, épouse de Shiva, se baignait dans la rivière, quand un serpent vola ses boucles d’oreilles ; il les fit tomber au sol et cela forma les sources d’eau chaude. Soit dit en passant, Parvati devait avoir beaucoup de trous aux oreilles… Certains indiens avaient dévié de l’eau chaude pour ouvrir des sortes de salle de bains privatives. Pour 100 roupies, on pouvait rester 1 heure dans le bain. En général, on restait plutôt 2h, et on y allait tous les jours. Chaleur et humidité sont les bonnes compagnes des cafards ; ainsi, j’ai eu mes premières frayeurs et crises d’angoisse. Les garçons se sont montrés très compréhensifs et gentils à cet égard. Surtout que Matt avait peur des araignées, et moi non…


Un jour, on a voulu prendre le bus jusqu’au terminus, en haut des montagnes. Matt avait entendu dire qu’il y avait une « fairy forest », et il voulait voir ça. On a prie le dernier bus sans le savoir. Arrivés au terminus, on avait juste 10 minutes avant qu’il ne reparte dans l’autre sens. Dans le bus, il y avait un jeune homme, Babu (Babou), qui nous a expliqué tout ç a et qui nous a proposé de passer la nuit dans son village, à 1 heure de marche de là où on était. On a donc marché jusqu’à Tosh, un petit village enneigé, environ à 3500 mètres d’altitude. On est arrivé à la tombée de la nuit, le paysage était déjà magnifique, mais le lendemain matin, c’était encore plus mystique. Les nuages se levaient doucement et glissaient le long des montagnes pointues, blanches et vierges de toute civilisation. On a ensuite repris la route du retour, à moitié trempé de neige fondue et de boue. Arrivés à Kasol, on est repartis tous propres à Manikaran, pour prendre un bon bain chaud !


Un autre projet de Matt était d’aller à Malana, village perdu et totalement isolé des routes, qui se trouvait dans la vallée voisine. Nico n’a pas voulu venir avec nous, sans doute un besoin d’être seul. Il nous fallait donc un taxi jeep pour ensuite retrouver un guide qui nous conduirait dans le village après 1h30 de marche dans les montagnes. Notre guide s’appelait Brem, très gentil et serviable, et un sourire resplendissant ! Le trajet en jeep fut vraiment effrayant ! Au départ, tout était goudronné, puis petit à petit les nids de poule s’agrandirent pour donner lieu à une piste de terre, puis à piste gluante de boue. Le conducteur négociait chaque virage en épingle du mieux qu’il pouvait ; et nous, à l’arrière, on voyait chaque fois dans le ravin notre dernier souffle de vie…mais le conducteur, comme tous les conducteurs indiens, était un vrai pilote ! Et quand la voiture ne passait pas un virage, quelques gens par ci par là montaient sur la voiture pour lui donner plus d’adhérence…On arrivait enfin à la rencontre de notre guide, et une longue ascension plus tard, on se retrouvait dans le village.


 Malana a la particularité de regrouper des indiens ayant une caste très particulière, de très haut rang, et qui ne permet pas aux étrangers de les toucher. Brem nous a aidé à acheter de l’eau, car on ne pouvait même pas rentrer dans les épiceries. Brem pouvait, lui, car il était de haute caste, bien qu’il n’appartienne pas à celle de Malana. Il vivait dans le village depuis 3 ans, donc tout le monde le connaissait. Et bien qu’il ne puisse pas lui aussi toucher les gens, il pouvait rentrer chez eux. D’après lui, les seuls moments où l’on pouvait toucher les habitants de Malana, c’était lorsqu’on fumait le shilom…Pour la petit histoire, on a réussi à soutirer des infos à notre guide pour en savoir un peu plus sur la légende de se village. Il y a deux versions, qui sont toutes deux co-occurente. La vallée de Malana était jadis habitée par des fantômes ; Shiva envoya un dieu pour y faire le ménage ; et comme un dieu avait foulé la terre de la vallée, cette dernière devint divine et imposait le respect. D’autre part, Alexandre le Grand avait conquit l’Inde. Certains de ses guerriers s’arrêtèrent sur ces terres parc qu’ils en avaient assez de conquérir. Il paraît qu’on pouvait trouver encore des vestiges de l’existence des grecs à Malana ; malheureusement, la moitié du village a brûlé il y a deux ans, emportant dans les flammes les vestiges mythologiques grecs. Il paraît qu’on trouvait encore il n’y a pas si longtemps, des indiens blonds aux yeux bleus ; mais petit à petit les cheveux et les iris brunirent…Ainsi la mythologie de Malana mélange les dieux grecs et les dieux indiens.


Lorsqu’on est arrivé dans le village, il y a avait des gens partout qui nous regardaient. La plupart criait sur notre passage, mêlant curiosité bienveillante et respect de leur tradition. On a du croiser les bras pour traverser la place principale du village. Après un bon repas chez notre guide, il a fallu qu’on retourne à la voiture, car il commençait à neiger, et on ne voulait pas rajouter ce facteur néfaste à nos chances de survie sur la route. On a croisé bon nombre d’enfants qui nous criait de loin « take a picture ! », puis enfin « give me chocolate ! ». Puis au niveau de la rivière, en contrebas de la colline, on a croisé des troupeaux de chèvres et de brebis gardés par des femmes du village. Dans la voiture, notre guide nous a conduit au musée de la vallée, et nous a présenté à son ami Negi, guide comme lui. Tous deux nous montrèrent des articles de presse et nous racontèrent comment ils sauvaient des gens égarés dans les montagnes. On a bien compris l’intérêt d’avoir un guide pour les randonnées.


De retour chez Pushpa, à Kasol, on a bu un bon chai, et on est parti prendre un bain à Manikaran.

Le jour du départ, on est parti avec Yoko, une jeune japonaise qui logeait dans la chambre voisine. Elle aussi allait à Delhi, et elle prenait le même bus que nous. On a partagé un taxi jusqu’à Bunthar, puis on a voyagé 12h dans un vrai bus deluxe cette fois !


Arrivés à Delhi à 6 du matin, on s’est fait littéralement assaillir par des chauffeurs de taxi. Yoko nous a menés dans le quartier de Main Bazaar, et on s’est trouvé un hôtel pas trop cher. Après du repos et une bonne douche, on est sorti prendre un petit dej et faire les boutiques. Matt et Nico ont du faire toutes les boutiques de bijoux ; moi j’ai acheté un bracelet en argent avec des petits éléphants, et un sarouel.


Matt et Nico sont partis la nuit à 2h direction l’aéroport international. Ca m’a fait quelque chose d’être soudain toute seule…à 7h je prenais moi aussi la direction de l’aéroport, mais le domestique. Je rentrais à Vadodara ! Sur le tarmac, des tracteurs tiraient des wagons de bagages, et l’horizon était opaque et miroitant.

J’ai vraiment passé des très moments lors de ce voyage ; et les maitres mots furent : en priorité « Incredible India », puis « Shanti », puis encore « Mazaa » ( ;-) Nico !) !

 

 

Les photos sont sur Facebook!! Parce qu'il y en a trop!!

 

 

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V
<br /> bonjour les loulous,<br /> Je voyage avec toi et vous, c'est formidable, je revois tellment les enfants avec Give me chocolate!! un grand classique au meme titre que la photo, le serrage de main, la négation qui n'existe<br /> pas<br /> je pense a vous et suis heureuse de vous voir en photo dans "le paysage " de l'inde. je vois aussi que vous n'avez pas pu passer a coté de tata, vous vous etes fait tataifié! normal<br /> je rigole tant vous me faite resurgir a la surface tant de souvenir "de mode de vie"<br /> j'espère venir vous voir dans votre palace<br /> gros gros bisous<br /> vivi<br /> <br /> <br />
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